1. |
Intro
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2. |
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Ici on mesure un homme en sa profondeur
On mesure un homme en sa profondeur de portefeuille
Ici on est tous en quête de sens
On est tous en quête de sensationnalisme
Mais ce qui compte, c’est de faire le bien
Ce qui compte vraiment, c’est de faire le bien matériel
Tant que y’aura de l’amour charnel
Pardon ma belle, j’voulais dire de l’amour Chanel
L’important c’est d’être très bien dans sa peau
En fait c’est d’être très bien dans sa Porche
Ici on recherche le fond
On recherche à fond le fonds monétaire
Tant que nos ressources abondent
J’parle de nos ressources financières dans le compte chèque
Ici tout s’achète
L’insoutenable légèreté des abris-tempos
Chu prêt à te serrer la main
Si c’est pour serrer les rangs de la main-d’œuvre
Mais chu pas prêt à briser mes chaînes
Chu pas prêt à briser mes chaînes de télévision
Chu toujours à la recherche de réalité
Toujours à la recherche de téléréalité
J’ai toujours été quelqu’un de fier
Tant que y’aura de l’éclat sur ma carrosserie de fer
Parfois je me retrousse les manches
Quand vient l’temps de vedger le dimanche ici rien n’est étrange
Tant qu’on est des hommes qui demeurent de la même trempe
Chu très saoul, très soucieux de ma terre
Très soucieux de ma terre matérialiste
Ici tout s’explique
L’insoutenable légèreté des abris-tempos
C’est important que d’avoir un bon bac
Très important que d’avoir un bon bac de recyclage
Chu toujours à l’écoute de mon essence
Toujours à l’écoute des coûts de l’essence
J’connais aussi très bien mes valeurs
J’connais par cœur mes valeurs immobilières
Chu un gars qui croit à la puissance des mots
À la puissance des moteurs diesel
J’ai ben du spirit
J’ai ben du spiritueux si tu veux
Mais chu quand même branché
Depuis que j’me suis nouvellement branché sur le satellite
C’est important la culture
La culture de maïs pour faire rouler l’économie
Chu un gars qui prône le respect
Le respect de mon terrain,
De mon terre-plein pis de ma cave à vin
Dans la vie y’a beaucoup à gagner
On peut gagner la poule ou l’enveloppe à la fin
Ici rien n’est grave
L’insoutenable légèreté des abris-tempos
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3. |
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J’ai marché d’manière effrénée
Montagnes et Pyrénées
Tout ça pour une pointe de ton nez
Cléopâtre
Je t’ai cueilli des mangues
Fais un œuf de Pâques
Pis tu m’as même pas laissé toucher à ta pâte
Je t’ai composé des rimes et des hymnes,
Dignes de Shakespeare
Tout ça pour rien à vrai dire
J’ai pompé mes muscles
Affronté Hercule et l’herbe à puce
Tout cela pour revenir en autobus
J’ai retenu mes gaz
Fais des compliments à ton égard
Tout ça pour crasher sur ton couch
Je t’ai conté des histoires
Raconté des victoires
Pis tu me trouves juste cute comme Mickey Mouse
J’ai dû t’attendre à -30
Derrière une file d’attente
Pour t’entendre dire qu’on doit se reprendre
J’me suis caché dans l’compound
Déguisé en homme tendre
Tout ça pis là chu comme down
REFRAIN
Habibi, t’as tout ce que j’exige
Mais tu dis que t’es juste une amie, tu dis que t’es juste une amie
J’ai joué de la guitare
Écris ton nom au babillard
Tout ça pour une brise de ton corps
J’étais l’otage des jours
Et l’esclave des nuits
Tout ça pour une tige de ton fruit
J’ai dû t’acheter des roses
Te composer des proses
Pour t’entendre dire qu’on doit prendre une pause
J’ai même grimpé craintif
Notre stade olympique
Tout ça pour repartir les mains vides
J’ai dû faire des emprunts
Pis sourire à quelqu’un
Tout ça pour un flacon de ton parfum
J’ai même pensé des fois
Que j’allais retourner chez toi
Mais j’suis retourné avec ma main droite
J’me suis même fait un toupet
Pour une belle occasion
Tout ça pour un cheveu de ta toison
J’ai cherché ta confiance
Pis l’respect de ta conscience
Tout ça pis là chu comme down
REFRAIN
Tout en étant courtois
J’me suis battu pour toi
Tout ça pour effleurer ta courroie
Je t’ai emmené dans un resto bourgeois
J’ai même pas pris d’hambourgeois
Tout ça pis toute pis pour quoi?
J’ai fait semblant de m’amuser
D’aimer ta musique
Mais j’ai rien pu toucher au musée
Tu m’as dit que j’étais cool
On s’est même fait un tatoo
Après tu m’as dit que c’était tout
On a pris un bain de boue
Je t’ai même acheté des bambous
Tout ça pis là tu t’en fous?
Tu m’as montré tes côtes
Même pas un de tes nipples
Pis je n’ai pu qu’effleurer tes épaules
J’ai modifié mon char
J’ai fait bronzer mes pores
Tout ça pis l’bateau a pris l’bord
Y’a fallu que j’me contente
De t’entendre dire que t’es contente
Tout ça pis là chu comme down
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4. |
Occupons l'hiver
04:58
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Occupons l’hiver
Sa sloche pis ses bancs de neige
Son attitude moche,
Arrogante et ses tempêtes
Le gel qui s’répand dans nos corps
Comme un cancer
Le même qui faisait suer
Plupart de nos ancêtres
Ma belle, j’viens tout juste
D’acheter un calorifère
On va s’y réchauffer
Tout près d’un conifère
C’est la seule chose à faire
Quand dehors, c’est l’enfer
Vivons un moment
Comme de fiers sédentaires
C’est pas les seventies
Mais ici c’est la Guerre froide
Où une gang de hippies
Se réchauffe sur la bière froide
Occupons l’hiver
Pis sa mentalité étroite
Quand nos rues deviennent
Désertent comme à Detroit
Même quand j’avance
J’ai l’impression que je m’éloigne
Sous l’signe de l’avalanche
C’est dur de voir son étoile
Va ben falloir que mes efforts, je les déploie
Avant de ne plier sous le sort de ses lois
REFRAIN
L’arrogance de ses bancs de neige
L’avarice de ses tempêtes
L’égoïsme de ses pelletées
Le vice de ses degrés, son froid qui nous meurtrit
Occupons l’hiver
Occupons l’hiver
Pis allons squatter ses buildings
Ses dirigeants avares qui sans remords
Nous piétinent, je m’indigne
Son tempérament m’répugne
Je le vois truquer le résultat du mercure
Occupons le gel qui nous givre l’esprit
Ses kilomètres de neige
Qui nous prive de l’Estrie
Sortons d’abord le foulard de nos étuis
Appliquons d’abord les couleurs comme un graffiti
Occupons l’hiver et le comble de sa bêtise
Encore une fois, je n’ai pu contrôle de mon pays
La mort a envahi le paysage de mes aïeux
Chu pas Victor Hugo, mais j’me sens misérable
C’est grave, je m’ennuie de la plage
J’vois que des feuilles blanches
Pis je ne peux tourner la page
Que faire? Je ne peux pas me taire
J’cris haut et fort de toutes mes tripes : « libérez-nous de l’hiver »
Ma belle, j’vais déneiger l’entrée
Après j’vais m’dégêner pour t’faire un déjeuner santé
Même si c’est enneigé
Face aux flocons, j’te défendrai
Face au PDG qui vient d’étamper son empire
Chu écœuré de voir des forêts s’faire anéantir
Par du verglas que je ne peux plus sentir
Chu écœuré de voir mon équipe se faire blanchir
Le printemps vient encore tout juste de me mentir
Occupons l’hiver,
Ses routes pis ses sentiers
À pas de sentinelles
Bien à l’affût des bandits
Sortons la pelle pis tassons les congères
Tassons le froid qui nous ronge comme un rongeur
Ma belle, je t’emmène avec moé
On va prendre un traîneau pis nos raisons de s’aimer
On va se stationner sur des prés comme une armée
Pour enfin dire à l’hiver de se calmer, occupons l’hiver
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5. |
Dans l'fond d'la boîte
04:58
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J’connais ce proverbe africain
Qui dit que si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens
Fait que je retourne en arrière, très, très loin
Dans le temps du grand-père
Où on mordait la poussière sans assurance dentaire
Une routine ouvrière dans un quartier pas très chic
Mon grand-père n’rêvait pas d’usine, mais d’études à McGill
Mais ce n’était pas facile
Peu de support de famille
Quand maman dépense au bingo ses économies
Fait que y’a fait avec
Y’a frappé de droite à gauche
Y’a frappé jusqu’à avoir mal aux épaules
Parfois c’était dur
Y’a même frappé des murs
Pis les fruits de ses efforts n’étaient pas toujours mûrs
Mais un jour il l’a eu
Malgré son statut
Une porte s’est ouverte pour lui souhaiter bienvenue
On peut pas cracher là-dessus
Y’a dû bosser jours et nuits
J’en déduis que ça devait être épuisant
Mais le mérite il était grand
REFRAIN Awingnahan
Swing dans l’fond d’la boîte à bois
Awingnahan
Frappe dans les portes, t’as pas l’choix
Awingnahan
Frappe comme un témoin de Jéhovah
Awingnahan
Encore, Awingnahan, une autre fois
Awingnahan
Swing dans l’fond d’la boîte à bois
Awingnahan
Frappe dans les portes une autre fois
Awingnahan
Fait que les obstacles j’swing dedans
Je regarde mes jours par en avant
J’me donne de l’élan
Je sais que chu compétent
Ma drive, j’en dépends
Je suis le flow du vent
Sans me coller au paravent
J’frappe de gauche à droite
Pour ma job, j’me consacre
Se trouver un emploi, c’est un sport full-contact
Si j’te lâche un call
Comme un orignal,
C’est que j’cherche mon chemin
Dans cette forêt bétonneuse immense
Qui peut m’en vouloir?
De swinger dans l’fond d’la boîte à bois
Comme Jack Layton au Parlement d’Ottawa
C’est pas en faisant du surplace
Qu’on fait du millage, tu divagues
Non, c’est en prenant sa place
Comme à la chaise musicale
Chu débrouillard comme Charles
Comme un soldat qui fond des cuillères
Pour faire des balles
Chu comme un hustler
J’me connais par cœur
J’frappe les portes au quart d’heure
Comme un facteur
REFRAIN
J’adore un bon jam
Pis le son d’un boom-bap
Aussitôt une porte
De mon esprit se contracte
Mais il faut que ça frappe
De droite à gauche
Demande à François
De mettre un peu de basses sur les Rhodes
Que j’rôde du coq à l’âne
Pour toute la veillée
Ce qui va garder les enfants pis les voisins éveillés
Dans l’temps, mon agenda
Était devenu un cahier
De poésie que je ne pourrais
Aujourd’hui détailler
J’rêvais d’un feat avec B.I.G.
D’être un rappeur de taille
Et de faire des shows
Devant une foule grosse comme la mer
Et j’opère
Aujourd’hui, ça c’est clair
Tout ça parce que j’ai du
Bosser pour faire swinger les têtes
Awingnahan, je le répète
J’men fou si tu trouves que le refrain est quétaine
J’ai dû frapper les portes
Pour faire swinger mes rimes,
Mes hymnes et mes lignes
J’ai mis mon enzyme
Pour en être le king
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6. |
Manifeste
05:14
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Les médias ont ri de moi
Le public a eu l’mépris d’moi
Fait que j’avais pu l’choix
J’ai crié pour graver l’histoire
Fallait que j’marche avec du panache
Face aux gilets par balles pis aux coups de matraque
Au bout de ma rage, j’ai dénoncé l’arnaque
Avec mes chums on est parti en cavale
C’est pour tous ceux qui en arrachent
Ceux dans la misère qu’on nous cache sous une carapace
La peur m’a suivi d’proche
Tout comme les reproches
Pis le cliquetis des menottes
J’ai quand même marché fièrement
J’ai dit faut pas t’en faire, man
Cette lutte m’est bien trop chère, man
Parce que le système est infernal
Cette lutte me concerne
Surtout quand que j’sens qu’on nous berne
Quand j’vois les gourous qui gouvernent,
Ma révolte devient soudaine
Et fait la manchette des nouvelles
J’me fous de ce que les gens disent,
L’éducation ne rime pas avec marchandise
REFRAIN
Chu connu sous le nom de manifeste
Ma frustration est manifeste
Parce que j’en ai plein le casque des balivernes
Dieu m’a dit lève toé pis manifeste!
C’est ce que j’ai fait, c’est ce que j’ai fait…
J’ai parcouru les mégapoles
À l’aide de mon mégaphone
Afin qu’résonnent mes mots dans l’acropole
Mais personne ne m’a répondu
Chu comme à bout
J’espère que mes espoirs n’ont pas fondu
Alors que l’viaduc a rompu
Que l’duc est devenu corrompu
Pendant que d’autres ne bougent pas d’un doigt
Moi, j’me lève pour mes droits
Là où le système est étroit
J’essaye de suivre les pas de Gandhi
Même si les médias me décrivent comme un bandit
Mon tort, ça serait de rien dire
Me taire, y’aurait rien d’pire
C’est décidé, je m’indigne
J’ai donc mis mon pied à terre
N’est-ce pas l’devoir d’un citoyen contestataire?
C’est pour la paix pis pour notre futur
C’est pour faciliter l’accès à nos études
Alors j’ai arboré un insigne
Dans la forêt boréale des buildings
REFRAIN
On m’a traité d’enfant-roi
D’un maudit innocent, moi
J’ai dû garder mon sang-froid
La pancarte dans mes mains moites
Ma liberté qu’on encercle
Je n’ai jamais eu autant l’trac
On a décidé de m’poivrer,
Tenté de me cloîtrer
C’est là que ça s’est gâté
On sème ce que l’on récolte
Leur oppression n’a fait que soulever ma révolte
J’sais bien qu’il faut qu’on investisse
Le bien commun est l’meilleur moyen qui existe
Au lieu d’enrichir les banquiers
Pourquoi n’pas enrichir notre âme et ses sentiers?
Je l’ai crié sur tous les balcons
Pour m’faire entendre dans le salon des patrons
J’peux bien m’passer des commentaires
J’continue la lutte commencée par mes ancêtres
J’me fou de ce que les gens disent
L’éducation ne rime pas avec marchandise
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7. |
Robert Nelson
00:23
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8. |
La rivière
04:38
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J’habitais d’un bord de la rive
À contempler la vie
À prêcher pour mon église
Près de mon arbre et de ses fruits
J’avais un destin unanime
Un courage qui m’anime
Je protégeais chênes et racines
Face au danger des pluies acides
Tu peux m’appeler François
Chu le bon gars sul’bord du fleuve
J’suis le premier que t’aperçois
Quand qu’il faut se battre pour le peuple
C’est clair mon père est fier de moi
Parce que j’suis pas la tendance
Tu peux ben dire qu’est-ce que tu crois
C’est pas la vague qui m’influence
Un jour, un ami m’est venu
Il m’a dit : « allez, on sort »
On a pris l’courant des avenues
Dans la direction rue des bars
La file d’attente était trop longue
Boswell, qu’est-ce qu’on va faire?
Ça fait qu’on a traversé le pont
Pour aller l’autre bord de la rivière
REFRAIN
Le courant de la rivière m’influence et son débit m’influence
À un point que je me demande, c’est qui que j’représente?
On accosta dans un dôme
Et le plaisir était suprême
Les femmes dégageaient un arôme
C’était comme un hallucinogène
Chu tombé devant une blonde
Aux allures de sirène
Des yeux bleus et une tronche
Qui t’auraient bien coupé l’haleine
J’me suis retrouvé sans défense
On s’est embrassé sur le coup
On a mélangé nos deux langues
Le plaisir était rendez-vous
Elle m’a dit : « Écoute, si tu m’aimes
Faut faire des sacrifices.
Pour un instant n’sois plus le même
Si tu veux que j’te fasse un fils. »
Elle m’a dit qu’à l’international
Mon nom de famille n’a pas la cote
Comparé au sien qui est bien plus stable
Elle ne croit pas que je l’accote
Chu ouvert à ce qu’elle raconte
Sa beauté est trop sincère
Ensemble on traversera le pont
Pour ma famille de la rivière
REFRAIN
Wassup Pops!
Je reviens d’un voyage de la mer
I’m in love
Avec une sirène de rivière
On veut se refaire une équipe
Un jour on sera riche comme Donald Trump
Maybe one day we’ll have some kids
On takera le monde, on roulera le world
Dieu est un Américain
De préférence un anglophone
C’est mieux quand on est all the same
Amérique du nord here I clône
George Goalie, Charlie Spleen
Demi Gore et Paramount
Brag Pitt, Marina Jolie
Maintenant je peux tous les comprendre
Appelle-moi Frank et pas François
She told me that I should change my name
C’est ce que j’ai fait, ça va de soit
C’est dans mes droits, know what I’m sane?
Now that I speak just like my boss
C’est temps de faire du cash
C’est temps de rouler ma bosse
Jusqu’au top de montagne
J’sais que mon père est fier de moi
I know that my that my dad is really wow
Je préfère le love que de dire aimer
La force de la vague m’influence
Ma nouvelle relation me comble
Je la souhaite à tous mes pairs
Venez-vous en on va crosser l’pont
Profitons tous de la rivière
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9. |
Ce texte
03:48
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Ce texte n’est pas une commandite de rince-bouche
Mais il est sûr de vous faire perdre haleine
Ce texte n’est pas approuvé par la reine
Motivé par la haine comme un boxeur dans l’arène
J’ai fait un texte exquis qui t’appelle,
Qui enterre le cadavre exquis à la pelle
Ce texte te décroche la Grande Ourse
Et la dépose dans ton assiette comme un supplément de bouffe
Ce texte ne vient pas d’un bailleur de fonds
Même si j’produis plus de textes qu’un iPhone
Ce texte n’est pas approuvé par le gouvernement
Provincial ou fédéral ou d’une caisse corrompue libérale
Ce texte ne vient pas d’la raquette de Federer
Et pourra encore moins me produire des REER
Ce texte redore ton blason
Et ne se trouve pas sur l’étagère d’une tondeuse à gazon
REFRAIN
Ce texte est libre, est libre de penser
Ce texte n’est pas issu d’un contrat
Il vient au contraire d’un combat qu’on livre à toutes les issues
Il se hisse aussi qu’une suite au Ritz
Au risque, qu’on me plaque sur la liste terroriste
Crois-moi que ce texte existe
Il ne vient pas de la tête d’un exorciste
Fuck Fed Ex, j’peux te livrer ce texte tout de suite
Ce texte n’est pas à l’abri des poursuites
Ce texte ne vient pas d’un endossement
D’un enrôlement, de paroles qui sont dites faussement
Ce texte n’est pas approuvé par Harper
C’est pas des conservateurs qui vont m’faire peur
J’ai fait ce texte pour t’en faire part
Pas pour m’faire des parts de marché sur un territoire
Ou des parts de Timex, ou de bien plus
Ce texte est fait pour te donner l’heure juste
REFRAIN
Ce texte n’est pas Mission impossible
Sans s’autodétruire,
Il va vivre le plus longtemps possible
Jusqu’à ce que ses mots atteignent leur cible
Jusqu’à la cime, ce texte est aussi pesant que la bible
Il est le fruit d’un rêve auquel on s’accroche
Comme le bras d’une femme auprès de sa sacoche
Ce texte n’a pas de sponsor
Ou bien tu l’aimes ou bien tu restes, ou bien tu t’en vas
Mais ce texte est all love comme le Taj Mahal
Dédicaces aux femelles et aux mâles
Ce texte se fout d’la fluctuation du dollar
Ce texte suit la fluctuation de mon âme
Ce texte ne se trouvera pas sur le câble
Après une pub d’Ikea
Ou une chanson de René Simard
Ce texte a même pas besoin de beat
À mon avis, seules mes paroles suffisent
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10. |
J'ai un fils
03:50
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Qui se lève le matin la tête lourde et lasse
Qui tombe en amour avec des pétasses
Hélas, qui joue à des jeux vidéo remplis de violence
Qui arrive à ses cours en retard
Parce que y’a fumé un pétard
Plongé dans une indifférence
Tout ce qui lui importe c’est de faire un salaire immense
Il se réconforte à la misère
Y’a pu rien qui le dérange
Tant que j’puisse lui procurer une paire d’Adidas
Aujourd’hui, y’a lâché les classes
Mais quand j’lui en parle, il s’en contrebalance
Ses valeurs volent basses
Mais il s’en contrebasse
De fil en aiguille, sa montre se casse
Il rêve d’être son propre boss
De pouvoir contrôler la masse
À bout de moyen, je l’ai foutu dehors
Mais sans se retourner de bord,
Il m’a traité de lâche
REFRAIN
J’ai un fils qui s’en fou Qui s’en contrebalance J’ai un fils qui s’en fiche
Qui se fiche des conséquences
J’ai un fils qui s’en criss
S’en criss avec nonchalance
J’ai un fils qui s’en sacre
Il s’est acheté une maison en banlieue
C’est avec ses voisins d’en bas
Qu’il s’entend le mieux
Il vendrait ses gens chers aux enchères
Tant que ça rentabilise
Sa conquête de l’enfer
Y’a pas le goût de manifester pour rien
Même si c’était la guerre civile sur son terrain
Y’a oublié le nom de ses aïeux
Y’a même pilé sur leur tombe, ce petit torrieu
Disons qu’on est loin des Glorieux
On a dépassé la ligne
Aujourd’hui on est hors-jeu
J’ai un fils fainéant
Sa conscience fait néant
Dans sa tête il lui manque un élément
N’ose pas lui demander de l’aide
Ça prendra pas de temps, il va filer à l’anglaise
Y’é impliqué dans une carrière pas legit
Il se fout de tout de manière poétique
REFRAIN
J’ai un fils inconscient
Qui se complaît là-dedans
Un fils insouciant
Ça pas de maudit bon sang
Un fils qui ne pense qu’à son soi
Qu’à son swag, son chez-soi,
Son séchoir et ses couvertes de soie
Un fils qui n’a pas d’opinion
Qui se trempe quand il s’agit de sa sauce bourguignon
Un fils qui check
Des films de fesses sur le Web
Un fils qui ne pense qu’à se flex
Ses ABS et ses pecks
Un fils qui saigne
Quand on lui parle de devoirs
Un fils qui sait
D’quoi qu’il parle quand il parle de boire
Un fils qui arrive en retard à l’Office
Un fils loin d’être prêt à faire des sacrifices
Qui m’oublie au temps des fêtes
J’ai jamais eu autant de maux de tête
Car ce fils m’inquiète, mais ce fils c’est le mien
Ris en pas trop, ce fils pourrait être le tien
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11. |
Promotion canapé
04:18
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Aujourd’hui encore je pense à tous ces gens qui
Arrivent à leur fortune en enjôlant leur autrui
Qui lèchent des bottes à la queue leu leu
Pour un poste tant convoité dans leurs nuits
Mais ça prend du courage
Que de lécher son supérieur
Que de revenir à la charge
Pour la bonté de son postérieur
Pis j’pense à ces femmes
Qui s’arment de leurs charmes
Qui s’acharnent
Pour un poste sur le même étage que les arbres
Mais ça prend du talent
Que de mentir à tous les jours
Que de perdre son balan
Pour un portefeuille beaucoup plus lourd
Et j’pense à Réjean
Qui n’a d’yeux qu’au dirigeant
Qui part « à morphe » le week-end
Jouer au golf, ça l’emmerde
Mais ça prend d’la bravoure
Que d’aller se parader
Que de faire un labour
En allant se pavaner
Mais tu me diras : « D-track ça prend des connexions,
Sois sûr d’avoir des St-Joseph ou une bonne érec… »
Y’a la manie de Mélanie
De nous montrer ses appâts
À ses collègues nantis
Du plus haut étage au plus bas
Mais ça prend des gens croches
Pour un plancher qui est droit
Pour remplir sa sacoche
Faut un flair plus ou moins adroit
Pis j’pense à Clément,
Devenu maître dans l’art
De lancer l’bon compliment
Aux moments les plus forts
Mais ça prend des Rénald,
À la pensée vénale
Toujours prêt pour l’analogique
Pour la piasse au point final
Pis je pense aux jupons
Tous plus courts au travail
Au temps des promotions
C’est toujours le temps des retrouvailles
Mais ça prend du culot
Que d’penser comme son boss
Quand vient l’temps du boulot
Range tes opinions dans ton coffre
Et j’pense au soldat
Fidèle au général
Qui dans la vendetta
Le protège en général
Mais ça prend des carnassiers
Venus pour t’embrasser
Pendant ta pause-café, promotion canapé
Alors ta copine est devenue secrétaire
Mais ça c’est un secret
Et tu ferais mieux de te taire
Avant que la chose se déterre
Que ta réputation se détériore
Y’a rien de pire que de s’faire traiter de malhonnête
Mais ça prend de l’audace
Dans ce monde qui est vorace
Où quelqu’un de qualifié pourrait te prendre la place
T’exiges qu’on te pige
Attire la tour de Pise
Fais de toi Vénus callipyge
Ô combien de Canadiens
Iront promener le chien
En espérant atteindre des sommets himalayens
De graver l’échelon citoyen
Une coche plus haute que le salaire moyen
Mais qu’à la fin ça n’arrive à rien
Fais de toi la Madonna de la madone
N’aie pas peur de raser le buisson de ton Amazone
N’aie pas peur des 5 à 7 dans les pubs
Pis chez tes parents, chez tes chums
Dis-leur fièrement t’as la job
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12. |
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Un jour un maître descendit dans sa cour
Pour réaliser que sa bête n’y était plus
C’est que celle-ci voulut échanger ses chaînes de velours
Pour une poignée de liberté avant que ce monde ne le tue
Le chien s’échappa sur des sentiers battus
Là où l’homme ne se pointera pas l’nez
Là où la nature déferle à perte de vue
J’vous parle d’un nord ben plus au nord que l’Saguenay
Bien que le chien semblait à son aise
Il tremblait de froid lorsque la nuit levait son voile
Son appétit était aussi un gros malaise
Quand il rêvait d’un foie ou parfois d’un os rempli de moelle
Le chien ne connaît qu’le mode de vie sédentaire
Il lui faut donc un tuteur pour survivre le coup
Ce ne fut donc un hasard s’il sut faire
De lui un membre de la meute des loups
« Montre-nous au moins de quoi tu te chauffes! »
Affirmèrent les loups avec arrogance et mépris
Mais l’chien n’broncha pas d’un poil devant ces fauves
Qui tentèrent de lancer la pauvre bête au défi
C’est que le chien est orgueilleux pis têtu
À l’idée de ne pas gagner le respect de son entourage
Il aurait même misé sur son vécu
Tout pour paraître comme une bête sauvage redoutable
Le chien passa au bat comme on dit chez nous
Avec des bâtons dans les pattes afin qu’il ne devienne un loup
On lui montra la chasse, l’usage de violence
Comment ne pas laisser ses traces après une neige de décembre
On lui apprit le vice de l’hiver
Comment affliger sévices pour ne pas mourir de misère
Il entra dans l’ordre dans ces endroits hostiles
Devint membre de cohorte, être un loup devint son style
Un soir où la lune était à son plus fort
Un homme naïf parti pour le goût de l’aventure
Le chien délecté s’écria victoire
Ce soir, c’est officiel je lui ferai la vie dure
Arrivé au moment propice
Le chien bondit sur l'homme
Affolé l'homme tomba ensuite dans l’précipice
Le malheureux céda l’âme au contact du sol
Le chien indifférent lui dépouilla sa chair
Mais un sentiment délirant sembla trahir son flair
L'homme mort n’était point quelqu'un d'ordinaire
La lumière de l’aube fit apparaître le visage du maître
Le chien souillé de regret se sentit comme un traître
De quoi perdre les mots pis la diction
C’était comme si la mort venait d’envoyer une carte de fête
Sur laquelle est écrit le mot malédiction
Le chien se mit à crier sur le moment
Mais pas une de ses complaintes n’était même près d’un hurlement
Cette fable pourrait bien s’appliquer à vous
Que l’on redevient facilement un chien lorsque l’on se met à crier au loup
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13. |
Je reste
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Je reste
Pour le pire pis l’meilleur
Parce que la vie vaut d’être vécue ici comme ailleurs
Pour voir grandir mes neveux
Parce que je le veux
Pour atteindre des sommets même si l’vertige me rend nerveux
Je reste
Pour les mystères qui m’attendent
Même si la vie semble longue comme l’hiver pis une file d’attente
La vie est courte, pis faut la vivre jusqu’au boute
Même si les défis des routes peuvent venir nous mener à bout
Je reste
J’dirai le plus longtemps possible
J’verrai peut-être l’apocalypse sur le perron de mon hospice
Je reste
Je le prends pas comme un sacrilège
Je le prends un peu plus comme une ride de manège
C’est vrai qu’les malaises peuvent venir frapper assez bas
C’est pas une excuse pour croire que c’est la mort qui s’abat
Chu le dernier client du bar qui n’est pas prêt de prendre la porte
Même si le barman me répète qu’il faut que j’parte
REFRAIN
Y’a des jours où le doute est plus fort que tout
Des jours où le désespoir m’accroche
Mais après, j’me dis qu’il faut que j’laisse tomber la poussière, laisse tomber
Je reste
J’ai pas encore sommeil
Chu bien éveillé pis j’ai hâte au soleil
Je reste
So laisse tomber les funérailles
Ce train de la vie a goût de reprendre les rails
J’ai l’goût d’savoir si les Habs regagneront la coupe
Si l’écosystème crashera un jour avant la bourse
J’veux sentir les bénéfices dans ce que j’ai appris
J’veux revoir une autre fois ton visage dans la pluie
J’veux grandir avec toi et sentir ton appui
J’veux voir si on peut prendre le monde pour acquis
J’veux voir si la paix sera chose accessible
J’veux voir si les Chinois remplaceront l’Amérique
Je reste
J’veux m’voir des cheveux poivre et sel
J’veux voir mes enfants pouvoir se coiffer seuls
Chu pas prêt à casser la vaisselle
Même si y’a des jours où j’me sens carrément pas dans mon assiette
REFRAIN Je reste
J’ai ben trop d’trip à faire J’pourrais me lancer en affaire Faire une île comme Gulliver J’pourrais faire le tour de l’univers
J’pourrais même faire de la lumière
Je reste
J’préfère le son d’mon orgueil
Que l’son d’fond d’caisse d’un cercueil
J’préfère qu’on me repêche
Qu’être plongé tête première dans la boîte d’un cortège
J’préfère être colon comme Christophe
Pousser mes limites et mes frontières limitrophes
J’préfère faire des strophes
Te faire un bœuf Stroganoff
Oui je reste pis j’resterai jusqu’à la butch
Je reste
Comme David Duchovny, j’veux être témoin d’un ovni
Ou de quelque chose qui est omniprésent
Le présent est un présent
Pas besoin de le vivre en stressant, je reste
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Swing la baquaise, dans l’fond d’la boîte à bois
Pour aller à Rawdon, j’ai dû quitter Ottawa
J’ai mis une caisse dans l’coffre de la Toyota
Pis j’ai fait un aller simple sans la présence de ma Squaw
J’débarque en Sasquatch dans l’Hochelag’ du Nord
Dans le Horgshack, à l’abri du son des boulevards
Ici on prend la vie avec un grain d’sève
Même si y’a des insectes, y’a pas rien qui m’inquiète
Quand D-Track m’appelle pour aller dans l’bois,
Ah bin, câliboire, tu t’tromperas pas
C’est dans l’Hochelag’ du Nord, juste avant St-Donat
En plus ça tombe ben, j’ai besoin d’une paire de bras
Y’a d’la job su’l terrain à mon Horgshack
Fait qu’on coupe des sapins, qu’on débite à la hache
Faut creuser dans l’chemin pis corder mon stash
You know what I’m swing, rigodon rap
REFRAIN
L’union fait l’écorce, Roger fait des bines, on va se refaire des forces
L’union fait l’écorce, tasse-toi du chemin, on va creuser dans les roches
L’union fait l’écorce, demain c’est dimanche, ça va sonner des cloches
L’union fait l’écorce, du vrai travail d’homme, sans se gratter la poche
Pogne ton boute, ah non pas celui-là
En avant toute, ah non pas par là
Reste sur la route, moi je le fais comme ça
Criss chu à bout, prend le pas comme ça
Break syndical? C’est le principal!
C’est la soif qui parle! Loin de Montréal!
J’vais prendre une boréale! Boisson aux céréales!
On s’en va au village! Magasin général!
Enwèye force mon gars, c’est d’la job de gars,
Chemise carreautée, trucker, hat, botte, vieux bas
Rigodon rap, Bas-Canada,
Roger Desrochers a.k.a. Yoda
Mets de la grosse basse dans le fond d’la chaloupe
Pis appelle tes voisins, on va spinner sur la route
On va s’faire des veillées en groupe
À un point tel que ça va réveiller Mascouche
Ah bin ça parle au yâble! Une autre job de faite!
Une n’attend pas l’autre, y’a pas de défaite,
Poussière dans yeule, copeau dans les lunettes
Ampoules dans les mains qui tiennent une p’tite frette
À chacun son tour, quand on vient au canton,
Moé ben j’ai eu l’mien, j’en ai fait une chanson
Le travail dans l’bois, on ne peut que l’aimer
Surtout sur un real samplé des Frères Lemay
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Dtrack Gatineau, Québec
Véritable vétéran MC, David Dufour alias D-Track possède une fiche professionnelle impressionnante, cumulant une quinzaine
d'années de travail dans le milieu hip-hop, près de huit albums/EP et 2 recueils de textes.
Aujourd'hui, il est de retour avec son cinquième album studio en carrière, une ode à son environnement. « Territoiredelours » est disponible partout!
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